Une expérience inoubliable
Alor, jeudi, nous sommes arrivés à Banyuwangi, point de départ pour le kawah ijen. Le patron de l'hôtel est venu nous chercher à la gare (sympa!!!) et nous explique en chemin que la chambre que l'on a réservée est en rénovation, qu'il possède 3 hôtels et que pour le même pri, il nous amène dans celui de la gamme au dessus. Il organise aussi des tours pour le Kawah Ijen, nous explique comment ça se passe mais sans insister. On réfléchit une fois à l'hôtel et on se dit ok, partons avec lui.
Le départ de l'hôtel se fait donc à minuit et demie (45min de sommeil en ce qui me concerne...ça pique lol). On se retrouve à 6 dans la voiture : une malaisienne, une polonaise et un couple espagnol. Denis, notre chauffeur indonésien, ne parle pas trop l'anglais mais on arrive à se comprendre. Il nous amène donc au parking du kawah, non sans mal car on a trouvé une voiture en feu sur une route étroite. Bref, arrivés là-haut, on fait la connaissance de notre guide, Tom, indonésien également. C'est parti pour une heure environ de marche à la frontale, dans la pente. Les corps se réchauffent, on tombe les épaisseurs...
Pourquoi partir de nuit ? Situé dans l'est de l'île de Java, Kawah Ijen culmine à 2.380 mètres et fait partie du complexe de volcans Ijen. Il est réputé pour abriter le lac le plus acide du monde, avec un pH se situant autour de 0,2. Cette acidité extrême est due aux gaz que laisse échapper le volcan sous la surface de l'eau. La nuit, ses flancs sont illuminés par des coulées de lave émettant d'étonnantes flammes bleues. La couleur ne provient pas de la lave en tant que telle mais des vapeurs de soufre qui s'échappent du cratère du Kawah Ijen avec une température de 200°C. Lorsqu'ils s'enflamment la nuit, les gaz produisent des flammes d'un bleu électrique pouvant s'élever jusqu'à 5 mètres de hauteur. Les flancs du volcan prennent alors un aspect spectral tout à fait irréel.
Ce fut juste une des expériences les plus mémorables qu'on ait connues. Ce fut dur, on avait du mal à respirer malgré les masques à gaz, les yeux nous brûlaient, on manquait d'air. Sincèrement, j'ai trouvé ça hyper dur et nous nous n'avions rien à transporter. Les porteurs de soufre forcent l'admiration et le respect. Ils descendent chercher du soufre dans le cratère 2 à 3 fois par jour, portant entre 60 et 80kg et étant payé 1000 roupies le kilo (pour rappel, 1 euro=16600 roupies). C'est le travail le plus dur au monde, ils ont une espérance de vie de 40 ans en moyenne car eux ne portent même pas de masque.
ON les a très modestement aidés en leur donnait qq billets, qq biscuits mais c'est vraiment qq chose à voir, à faire et qui prend aux tripes.